L’hiver n’est pas censé être presque fini?
Raphaël sortait de la station de métro, serré entre tous les gens qui partaient au travail, la mine fatiguée, avec l'air « Lundi Matin », alias la tentative de suicide facial. C'était presque flippant de voir ces gens avec leurs têtes digne de Walking Dead. Aujourd'hui, Raphaël commençait plus tard (une réunion sur la prochaine exposition de la Fondation à laquelle il n'était pas invité, ce qui lui permettait d'avoir une matinée de libre) et avait décidé de bien commencer la journée en prenant un petit déjeuner au Starbuck. Mais bien sûr, l'enseigne qui était à deux pas de chez lui était en travaux, et il avait dû prendre le tube pour se rendre dans un autre café, à 10 minutes à pieds. Pour bien pourrir ce qu'il avait imaginé comme un moment de détente, rien ne valait un bon petit voyage dans le métro puant, entouré de visages asthéniques. Il s'était fait défoncer le pied (et une chaussure quasi-neuve par la même occasion) par une quadra en train de bouffer un croissant, semant des miettes sur ses 5 châles tous plus hideux les uns que les autres. Une fois sortit de la foule entourant l'arrêt, il enfila ses gants et commença à marcher vers l'enseigne, d'un pas rapide et assuré. Malheureusement, il fut vite stoppé dans son élan par un troupeau de touristes - chinois ou coréen – qui semblaient s'amuser à prendre des shootings d'eux devant le logo (donc la porte). Ils ne semblaient pas gênés le moins du monde par l'attroupement de gens autour d'eux qui voulaient rentrer. Soutenir l'économie avec le tourisme, d'accord, mais y'a des limites. Raphaël poussa les groupies sans ménagements et entra dans le Starbuck, appréciant la chaleur de l'intérieur. Non mais sérieusement? On peut être fan d'une chaine de café? Bientôt y'aura des photos devant les macdos. Avisant la queue devant la caisse, Raphaël soupira. Il aurait dû aller au Prêt à Manger. Résigné, il se dirigea vers la file et choisit en attendant son tour. Une fois arrivé devant la caissière, il commanda un bagel avec un café. Alors qu'il venait de payer, il vît que le numéro de la vendeuse était inscrit sur le ticket de caisse. Raphaël s'excusa en bafouillant:
- Désolé, mais je ne suis pas... intéressé. Par les femmes en général vous voyez?
Son sourire fondit et elle se retourna sans un mot, se mettant à préparer violemment ce que Raphaël avait demandé. Ce dernier repartit, gêné, sous le regard pétillant du client derrière lui. Raph s'assit sur un fauteuil près de la fenêtre, loin de la caisse. Ça n'arrivait pas souvent, mais quand il se faisait draguer par une femme, il perdait tous ses moyens. Plus que quand il essayait avec un mec. Et Seth aidait bien, vu que la moitié des femmes qui avait dragué Raphaël avait été poussées par son cousin. Ce c◊nnard était expert es Coups Salauds. Rien qu'en pensant à lui, il s'énervait. Raphaël avait dû développer une sorte de répulsion physique, une allergie. Son portable vibra dans sa poche, lui signifiant qu'un sms venait d'arriver. C'était Thomas.


Code:

Vente aux enchères demain à Christie's. Tu viens?

Son oncle et lui aimaient beaucoup fréquenter les salles d'enchères, même si il n'achetaient jamais rien. C'était vivre l'actualité de l'art, comme disait son professeur de La Haye. Il répondit oui, espérant qu'il y aurait des ventes intéressantes. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, son nom fut appelé sèchement, surement par la vendeuse insatisfaite. Il se leva, tranquillement, et alla chercher sa commande. Ce n'était pas celle de tout à l'heure, mais la femme qui lui tendait son café le fusillait quand même du regard. Me voilà blacklisté. De retour à sa place, Raphaël chercha à éviter le regard des autres clients, hilares pour les uns, indignés pour les autres. Il y en a même un qui s'est approché, avec un air d'abruti amusé, lui lançant même un clin d'œil. Raphaël lui lança un tel regard méprisant qu'il s'éloigna précipitamment. Une super journée qui commençait.

Mathias fût réveillé par la sonnerie de son portable à neuf heures du matin. De temps à autres sa soeur Kelly prenait un malin plaisir à réveiller son frère de la sorte. OK, il pouvait éteindre son portable la nuit, mais monsieur était une homme préventif et prêt à être réveillé en pleine nuit si une chose grave arrivait. Il grommela alors qu'il était encore tout ensommeillé, mais décrocha tout de même au bout de la quatrième sonnerie.
« Allô? Quoi? Oui.. mais je t'avais dit de ne m'appeler que si une chose grave arrivait ! [..] Le fait de ne pas savoir comment s'habiller n'est pas une chose de grande importance.. TU ME FAIS CHIER ! » Il raccrocha et jeta son téléphone devant lui, sur sa couette. Le jeune homme se frotta le visage et se leva. De toute façon, maintenant qu'il était réveillé il n'arriverait plus à se rendormir.

Une demi-heure plus tard, après s'être douché et habillé, il quitta son appartement pour se rendre au Starbuck's Coffee le plus près. Cette chaîne de café était vraiment sa favorite. Mathias y passait au minimum trois ou quatre fois par semaine. Le café coûtait les yeux de la tête, mais ça valait le coup.
Il passa la porte ornée du logo vert et soupira en voyant la queue d'environ trois mille douez personnes devant lui. L'avantage était qu'au moins il aurait le temps de choisir, parce qu'à chaque fois qu'il se retrouvait devant la caissière, il hésitait entre trois sortes de gâteaux et quatre de café.
Son choix se porta finalement sur un muffin aux pépites de chocolat aussi gros que son poing et une tasse de thé noir.
Un homme se tenait devant lui, il commanda et paya comme tous les autres clients, mais Mathias crut comprendre que la caissière avait fait une tentative de drague, et qu'il avait répondu par : - Désolé, mais je ne suis pas... intéressé. Par les femmes en général vous voyez?
Cette phrase lui fit penser que justement, le cousin de Seth était gay. L'avait - il enfin trouvé? Vu de derrière, c'était assez difficile de l'identifier.. mais lorsqu'il se retourna et croisa le regard de Mathias, ce fût comme un feu d'artifice. Bien sûr que c'était lui. Du moins, il pouvait assez bien le reconnaître grâce à ses longues recherches d'agent secret sur facebook. Salut Raphaël ! Moi c'est Mathias, je suis un ami de ton frère, je te trouve très sexy alors que je suis hétéro. Bon allez à la prochaine., Heureusement qu'il avait pensé tout bas ce qu'il aurait voulu dire tout haut.

Il passa devant ce cher Williams en marmonnant un « Excusez - moi. » et commanda le petit-déjeuner qu'il avait choisi quelques minutes auparavant. Il paya et chercha une table du regard. Aucune n'était vide. Je suis maudit. Il y avait maintenant deux solutions : soit il rentrait chez lui, soit il faisait une chose improbable. Son choix se porta sur la seconde solution, et Mathias se surprit à marcher dans la direction de Raphaël. Il posa doucement sa tasse de thé sur la table et commença immédiatement à sortir mille et une explications à cette incruste. « Bonjour, hum.. Je m'appelle Mathias, en fait je suis un ami de Seth, et je crois que c'est ton cousin non? Il m'a déjà parlé de toi et il se trouve que vous avez les même yeux, et les même manies, alors c'est assez facile de deviner que vous faites partit de la même famille.. » Il reprit sa respiration et poursuivit son discours pitoyable ; « .. je crois aussi t'avoir reconnu à cause de ce qui vient de se passer avec la caissière. Enfin bref, il n'y a plus de place ailleurs, ça ne te dérange pas si je m'assois ici ? Sinon je peut partir, il n'y a aucun problème. » Si ce n'était pas Raphaël, Mathias passait pour un gros dingue. Si c'était lui, il passait aussi pour un gros dingue. Solution de rattrapage en vue ? Aucune. Pourrait - il y avoir un tsunami pour que je me noye s'il vous plaît ?

Le café de Raphaël n'était pas noir, non. Le café noir, ça reste buvable. Mais c'était du goudron qu'il y avait dans son gobelet. La vendeuse, maligne, au lieu d'empoisonner le breuvage, avait plutôt décidé de le préparer avec du zèle. Beaucoup de zèle, car même avec une mesure de lait, la boisson restait toujours plus amère que du macadam. Raphaël aurait préféré le cyanure, quitte à mourir, autant mourir avec un bon goût dans la bouche. Délaissant son café, il s'attaqua à son bagel, espérant qu'il n'y avait pas de cailloux cachés sous le fromage de chèvre. Après une bouchée mâchée avec méfiance, il sembla raisonnable de penser que la caissière s'était arrêté dans sa folie meurtrière avant de s'attaquer au plat canadien. Ouf. Il savoura son petit déjeuner, mangeant tranquillement. Il avait toute la matinée devant lui, l'aiguille de l'horloge qui ornait le comptoirs venait de dépasser le premier quart de 10h. Il n'allait pas se laisser gâcher la journée par une pouffe quand même. Au lieu de trainer comme tout le monde en jouant à Angry Birds en attendant que le temps passe – trop mainstream - il sortit le bouquin qu'il lisait en ce moment, un livre sur les musées en Europe. Il lui avait été conseillé par un rédacteur du Harper's, alors que Raphaël venait remettre un article; ils préféraient que l'ont rende les travaux en mains propre, même par clé usb. En voyant la liste de tous ces musées qui semblaient grandiose, Raphaël avait un peu honte. Il aimait beaucoup l'art – et pas forcement pour se la péter, et il n'en avait visité que 3 ou 4 sur les 100 auquel l'ouvrage faisait référence. Il arrivait au chapitre sur le Palais du Belvédère de Vienne quand un gars – assez sexy, au demeurant – s'assit devant lui. Avant que Raphaël n'ait eu le temps de lui demander la raison de son installation, il s'expliqua, penaud.
« - Bonjour, hum.. Je m'appelle Mathias, en fait je suis un ami de Seth, et je crois que c'est ton cousin non? Il m'a déjà parlé de toi et il se trouve que vous avez les même yeux, et les même manies, alors c'est assez facile de deviner que vous faites partit de la même famille... Je crois aussi t'avoir reconnu à cause de ce qui vient de se passer avec la caissière. Enfin bref, il n'y a plus de place ailleurs, ça ne te dérange pas si je m'assois ici ? Sinon je peut partir, il n'y a aucun problème. »
Wow. Raphaël buga un peu devant ce discours, prononcé par cet étrange Mathias, qui semblait presque intimidé par Raphaël. Haha. Ce dernier se reprit et répondit :
« - Euh, oui, t'inquiètes c'est bon. »
Maintenant c'était LUI qui était gêné.
« - Alors tu connais Seth? Il t'as parlé de moi? »
Qu'es ce qu'il est encore allé balancer sur moi encore... Pour ça son cousin était spécialiste. À tous les coups Seth l'avait fait passer pour une prostituée pour homo. Ah non pardon. Il l'avait déjà fait, à son ex, alors que ça commençait à devenir serieux. En attendant la réponse de Mathias, Raphaël l'observa rapidement. Il n'était pas très grand, mais il avait un pvtain de cul. Il avait une tête sympas, on se demandait comment il avait pu trainer avec Seth. Ça risquait d'être intéressant. La tentation de l'utiliser effleura l’esprit de Raphaël, mais ça faisait trop Seth. Et puis, ce Mathias avait l'air trop gentil pour se servir de lui pour ce genre de chose.

Raphaël afficha une mine surprise. En même temps c'était compréhensible vu la situation. Que feriez - vous si un inconnu vous abordait dans un lieu public en déclarant vous connaître ?
« - Euh, oui, t'inquiètes c'est bon. » Mathias sourit en guise de réponse et s'assit sur la chaise en face de lui. Il encercla sa tasse avec ses mains, comme pour se réchauffer et regarda le cousin de Seth qui s'apprêtait à parler.
« - Alors tu connais Seth? Il t'as parlé de moi? » Mathias tenta de lire à travers le regard du jeune Williams, mais c’était impossible, il ne possédait pas ce don. Quoi que.. Raphaël semblait un peu gêné.
« Oh oui.. je ne sais plus comment on est arrivés à parler de toi.. » Réponse un peu confuse pour éviter d'expliquer qu'en réalité ils avaient parlé du colocataire gay de Seth et que ce dernier avait fini par dire que son cousin l'était aussi.. Si Mathias lui avait expliqué les choses comme ça, il serait devenu rouge comme une tomate et aurait bafouillé. Ca aurait été ridicule, alors autant choisir la solution de facilité.
« .. en tout cas il m'a dit qu'il te détestait ! je ne sais pas pourquoi, tu n'as pas l'air bien méchant en fait.. » dit - il en rigolant légèrement.
Il faut avouer que Mathias n’était pas vraiment un doué pour les conversations avec des personnes qu’il ne connaissait pas. Malgré son petit grain de folie, c’était un homme plutôt réservé. Il ne se lâchait qu’avec ses réelles connaissances..
Il observa Raphaël sous toutes ses coutures.. il avait un petit faible pour ses cheveux en fait. C’était sans doute la chose qu’il trouvait la plus importante dans l’apparence de quelqu’un. Ses cheveux et lui, c’était toute une histoire.. il détestait aller chez un coiffeur qu’il ne connaissait pas, de peur d’avoir une tête de piaf en ressortant. Bref, les cheveux était un aspect physique qu’il affectionnait particulièrement et il fallait avoué que si il devait donner une note à la coupe de cheveux de l’homme en face de lui, il lui aurait volontiers mis un A.
Heureusement qu’il ne pouvait pas lire dans les pensées de Mathias, sinon il l’aurait trouvé encore plus étrange qu’il ne l’était déjà. Partir sur des délires de notations de coupe de cheveux, c’était du Killburn tout craché.
Il porta la tasse à ses lèvres et souffla légèrement dessus pour éviter de se brûler, puis il but une petite gorgée en prenant soin de ne pas s’en mettre partout. Le jeune tatoué saisit ensuite le muffin et en coupa un petit bout avec ses doigts avant de le manger.

Combien de fois était - il déjà venu dans ce café? un bon gros nombre.
Il passait tellement de temps dans les cafés de la chaîne Starbuck’s qu’y travailler ne changerait pas grand chose, il aurait juste la paye en plus. Il aimait cet endroit car on pouvait y rencontrer de nouvelles personnes adeptes de cafés et de bonnes pâtisseries comme lui.
Il reposa son regard sur Raphaël et attendit patiemment sa réponse en affichant un petit sourire en coin.

À la réponse de Raphaël, Mathias se mit à le scruter, comme dans les films, en le regardant droit dans les yeux, comme si il avait pu y trouver une quelconque indication. Les joues de Raphaël rougirent, comme à chaque fois que le gêne dépassait le seuil tolérable pour garder un visage impénétrable. Cela allait vraiment à l'encontre de l'image qu'il voulait donner de lui – quelqu'un de hype et tout ce qui s'en suit, et ça l'énervait au plus haut point.
« - Oh oui.. je ne sais plus comment on est arrivés à parler de toi.. » Étrange. Raphaël ne voyait pas Seth parler de lui sans raison, il détestait trop son cousin. Il devait être bourré, ce qui n'était pas rare vu toutes les beuveries auxquelles il participait. Préférant chasser l'image de son déplorable cousin de son esprit, il fut vite intéressé par la suite de la phrase du gars assit devant lui.
« ... En tous cas il m'a dit qu'il te détestait ! Je ne sais pas pourquoi, tu n'as pas l'air bien méchant en fait ... » À ces mots, Raphaël eu un petit rire. Pour cacher son sourire, il avala une gorgée de son café, avant de se rappeler du goût goudronneux de la boisson. Il dégluti avec difficulté, avant de remarquer le regard scrutateur de Mathias, fixé sur ses cheveux. Il était vrai que la coiffure de l'homme qui était en face de lui était très soignée, tout semblait fait pour qu'il ait l'air de sortir du lit. Au moins il avait le mérite d'être original. Raphaël était aussi très soigneux avec ses cheveux, passait toujours beaucoup de temps devant la glace le matin pour leur donner la forme qu'il voulait.

Il coupa un petit morceau de pain de son bagel et le mâchât lentement. Mathias produisait un effet bizarre sur lui. Raphaël avait une boule au ventre, mais elle flottait dans un nuage d'euphorie. Ça le troublait au plus au point, mais il restait en état d'exaltation. C'était vraiment étrange. Mathias n'était vraiment pas son genre de mec habituel. Il était tatoué, pas très grand, une gueule d'ange et des cheveux longs... Ça doit être Londres qui me rend chtarbé. D'habitude, les copains de Raphaël étaient plutôt sombre, presque dans le cliché, et c'était lui qui mettait un peu de joie dans le couple. Mathias semblait lui plein de vie et du genre à faire la fête. L'idée de sortir en boite avec lui l'excitait au plus haut point. Une idée qui d'habitude, aurait eu l'effet d'une douche froide. Et puis qu'est ce qu'il se racontait ? Pourquoi est-ce qu'il s'imaginait en couple avec lui ? Il venait à peine de le rencontrer, ne le connaissait même pas, ne savait même pas si il était hétéro ou pas. Raphaël ne cherchait pas vraiment de jules, mais n'était pas non plus contre une relation. Il avait quand même peur de s'enflammer pour rien. Et puis c'est vrai que ces tatouages ne m'inspirent pas des masses... Ses joues qui venaient à peine de pâlir rougirent de plus belle au fur et à mesure de l'évolution des pensées de Raphaël. Ce dernier se reprit et répondit :
« À vrai dire, Seth et moi n'avons jamais été vraiment en bons termes... Et pourtant on a longtemps vécu ensemble. »
Mer∂e. À peine ces paroles prononcées, Raphaël les regretta. Il aurait dû embrayer sur un autre sujet. Là il allait devoir parler de Seth, et ce n'était pas forcement bon pour entamer une relation de commencer par dire des saloperies sur un ami. Même si elles sont véritables... Essayant de détourner le sujet, il lança d'un ton naturel :
« Je peux de piquer un peu de café ? La vendeuse s'est vengée sur le mien... »

« Je peux de piquer un peu de café ? La vendeuse s'est vengée sur le mien... » Il sourit à pleine dents et poussa le gobelet chaud du bout des doigts.
« Si tu veut, oui. Mais fait gaffe c'est super chaud ! » Il était déjà arrivé à Mathias de se brûler avec ce pxtain de café à plusieurs reprises et ce serait vraiment dommage que Raphaël se brûle la langue pour si peu..
Quand Mathias détourna son regard vers le fauteuil juste à côté du jeune Williams, il put apercevoir un bout de clé qui dépassait de sous les coussins. Quelqu'un avait sûrement dut les oublier ici en partant un peu trop précipitamment. Cela était déjà arriver tellement de fois à Mathias de perdre ses clés, il savait ce que c'était et ce n'était franchement pas agréable de devoir appeler trois cent cinquante personnes pour savoir si il n'avait pas égaré ses clés chez eux. Le pire était quand il retrouvait ses clés au fond de sa poche, après vingt minutes de stress intense et de questions du genre " Est ce que je vais devoir dormir sur le palier ce soir ? " qui s'enchaînaient dans sa tête.
Il fronça les sourcils et se leva pour ramasser les clés coincées dans le fauteuil. En se penchant, il effleura l'épaule de Raphaël et lui dit, tout en le regardant dans les yeux; « Excuse moi je.. » Les yeux du cousin de Seth étaient tout simplement formidables. Son regard était profond, et suscitaient chez Mathias, l'envie de plonger dedans. Il poursuivit sa phrase, avec une voix plutôt destabilisée.
« je.. crois que quelqu'un a perdu ses clés juste ici.. »
Il tâta le fauteuil du bout de ses doigts, sans prendre la peine de regarder ce qu'il faisait. Pas question de détacher son regard du sien.

Mathias lui décocha un magnifique sourire, en poussant son gobelet vers lui. Voilà qui n'allait pas aider Raphaël à se désintéresser de lui.
« Si tu veux, oui. Mais fait gaffe c'est super chaud ! »
Raphaël lui rendit son sourire, en essayant de le faire le moins niai possible. Il but quelque gorgée du café, cachant son embarra. Hmmm. Mathias avait commandé le même arabica que lui, mais le sien n'avait pas un goût âcre semblable à celui que devait avoir le mercure. Il prenait toujours son café bouillant, mais la haute température de la boisson lui permettait aussi de cacher la véritable raison de la rougeur de ses joues. C'était définitif, il devait tenter quelque chose. Il allait s'en vouloir toute sa vie sinon. Même si ça devait mal finir. Il sentait l'inconnu, la fête et le plaisir, créant un magnétisme auquel Raphaël avait du mal à résister. Mais la question demeurait comment allait il aborder la question avec un mec dont il ne connaissait même pas l'orientation sexuelle. Raphaël ne connaissait pas du tout Mathias, il n'avait rien sur quoi s'appuyer. En plus ce n'était pas son genre habituel, il ne savait pas du tout comment s'y prendre, de quoi parler... Alors que sont cerveau tournait à 100 à l'heure et que sa tension augmentait dangereusement, Mathias se leva avant de se baisser vers la banquette, en effleurant le bras de Raphaël, avant de fixer son regard noisette sur ses pupilles écarquillée . « Excuse moi je.. »
Il sembla perdre le fil de sa phrase en croisant son regard noisette avec celui de Raphaël. Ce dernier était hébété, tout en faisant son possible pour ne pas céder à l'excitation et pour que la scène ne tourne pas à la Stephenie Meyer. La scène tournait presque au film à l'eau de rose americain, et il priait pour que la conclusion soit similaire dans la vrai vie. Après quelques secondes d'hésitation, Mathias poursuivit : « Je... crois que quelqu'un a perdu ses clés juste ici.. »
Il se mit à tâter le fauteuil sans détacher ses yeux de ceux de Raphaël. Il essaya de formuler une réponse cohérente et conciliante, mais rien ne lui vint, son cerveau était passé en standby. Une tension à couper au couteau était installée, mais il était comme bloqué, ne sachant pas comment réagir. C'était la première fois qu'il était si troublé, confus, lui qui était d'habitude sur de lui en amour. Ce tatoué avait les mêmes effets sur lui qu'une injection d'héroïne. Quand la main de celui qui lui était encore un inconnu il y a moins d'une heure frôla la cuisse du photographe, il eu comme une décharger électrique. Sans même penser à ce qu'il faisait, il se pencha lentement vers le visage de Mathias et ferma les yeux avant d'apposer ses lèvres contre les siennes.

Spoiler: